Le BIM, un levier pour un bâtiment durable et une gestion patrimoniale efficace
Le BIM (Building Information Modeling) est désormais un outil incontournable pour accompagner la transition numérique du secteur du bâtiment. Plus qu’un simple modèle 3D, il constitue une base de données qui centralise toutes les informations utiles à la conception, la construction et l’exploitation d’un ouvrage. Cet article s’inspire des conclusions du groupe de travail BIM & Gestion du Patrimoine, auquel les équipes REFSA ont participé, pour mettre en lumière les enjeux stratégiques et les propositions pour massifier son usage en France.
To BIM or not to BIM : le débat est clos
Le temps du questionnement est terminé : la filière s’accorde désormais à reconnaître la valeur du BIM. Sous l’égide du Plan Bâtiment Durable, les principaux acteurs du secteur (architectes, BET, exploitants, maîtres d’ouvrage) ont travaillé à l’élaboration d’un rapport de référence. L’objectif : fournir des solutions concrètes pour accélérer l’adoption du BIM et structurer une véritable stratégie française.
Enseignements tirés des études de cas
Onze études de mise en place du BIM ont servi de base pour illustrer les apports et difficultés rencontrés. Voici les principaux enseignements :
- Une approche encore trop technique : les projets se concentrent souvent sur les outils, au détriment des besoins métiers et des processus. Les MOA doivent être accompagnés pour mieux exprimer leurs attentes.
- Un enjeu patrimonial stratégique : longtemps négligée, la gestion du patrimoine via maquette numérique est désormais reconnue comme un véritable projet d’entreprise.
- Un retour sur investissement (ROI) mesurable : selon les cas, le ROI se situe entre 1 et 3 ans, avec une réduction des coûts récurrents et une meilleure productivité sur l’exploitation.
- Un besoin de nouvelles fonctions : les MOA doivent intégrer des compétences dédiées à la gestion et la mise à jour des maquettes numériques patrimoniales.
Les 4 propositions pour une stratégie BIM ambitieuse
Pour structurer et massifier l’adoption du BIM en France, le rapport avance quatre propositions majeures :
- Créer une “carte vitale” des bâtiments, matérialisée par une maquette numérique jalonnant toutes les étapes clés du cycle de vie.
- Adapter l’environnement administratif, en accélérant les procédures pour les projets intégrant le BIM (permis de construire, autorisations, etc.).
- Mobiliser la puissance publique avec des actions concrètes : formations, développement de logiciels interopérables, observatoire national du BIM.
- Rédiger une charte d’engagement volontaire réunissant architectes, bureaux d’études, entreprises, exploitants et assureurs autour de bonnes pratiques communes.
BIM : Bâtiments et Informations Modélisés
Le groupe de travail a confirmé que l’acronyme BIM doit rester l’appellation internationale de référence. Une traduction française a néanmoins été proposée : Bâtiments, Informations, Modélisés. Ce choix reflète l’importance donnée :
- à la diversité des informations (géométriques, techniques, énergétiques, patrimoniales),
- à la structuration des processus collaboratifs, internes et interprofessionnels,
- et à l’exploitation durable du patrimoine sur l’ensemble du cycle de vie.
Conclusion
Le BIM n’est plus une option mais une nécessité stratégique pour la filière construction. Sa généralisation permettra d’optimiser la conception, d’améliorer la collaboration entre acteurs, de réduire les coûts d’exploitation et de renforcer la durabilité des bâtiments. Le défi réside désormais dans la formation, l’interopérabilité et l’appropriation du BIM par les maîtres d’ouvrage, afin que la maquette numérique devienne un outil de référence au service du bâtiment durable.